Communiqué des Americans Against the War (AAW) à propos des événements du 4 avril à Strasbourg, lors de la manifestation contre l’OTAN

Communiqué des Americans Against the War (AAW)
à propos des événements du 4 avril à Strasbourg,
lors de la manifestation contre l’OTAN

AAW est outré par la violence d’Etat, qui a visé des milliers de manifestants pacifiques, et scandalisé que les principaux médias aient ignoré le témoignage des manifestants, se faisant ainsi les complices du gouvernement français pour étouffer le message porté par les manifestants et nier leurs droits démocratiques.

Dans leurs efforts pour s’approprier des ressources comme le pétrole, les agents de l’empire américain utilisent les troupes de l’OTAN pour massacrer, mutiler, blesser des millions de gens, dans le but de briser quiconque ose résister à l’hégémonie américaine.

La manifestation de Strasbourg entendait s’opposer à l’OTAN, cette alliance militaire agressive à l’échelle du monde, de plus en plus utilisée par les Etats-Unis pour remplacer les Nations Unies. Les milliers d’hommes lourdement armés, rassemblés à Strasbourg pour combattre des manifestants pacifiques, sont un symbole de la stratégie que l’OTAN mène dans le monde.

En tant qu’Américains, nous savons bien que cette répression, ordonnée par Sarkozy, était liée à la venue de Barack Obama à Strasbourg, où il voulait convaincre les autres membres de l’OTAN d’envoyer plus de soldats pour mener les guerres américaines contre les peuples d’Irak, d’Afghanistan et du Pakistan.

Nous sommes stupéfaits du soutien volontaire que les dirigeants européens apportent aux guerres et aux occupations américaines qui, comme l’Histoire l’a montré, conduisent invariablement à des échecs et à des haines livrées en héritage aux générations futures.

Nous qui résidons en France, pays qui a longtemps refusé d’entrer dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, nous déplorons le mépris du président Sarkozy pour les aspirations de son peuple.

En conformité avec la stratégie militaire préventive de l’OTAN, qui consiste à contrecarrer les événements avant même qu’ils se produisent, tout a été fait pour empêcher la manifestation de Strasbourg : la ville était en état de siège, la population locale n’avait pas le droit de manifester sa solidarité et les transports publics étaient bloqués, contraignant les manifestants à marcher pendant des heures et à passer de nombreux barrages de police pour accéder à l’endroit reculé où la manifestation avait été reléguée. Alors même que ces techniques de sabotage étaient mises en œuvre à Strasbourg, la police a empêché 7000 manifestants pacifiques venus d’Allemagne de franchir la frontière, en contradiction avec les accords de Schengen, qui sont censés permettre la libre circulation des Européens.

En dépit de tous ces obstacles, environ 30 000 manifestants ont courageusement marché pendant des heures et passé des barrages de police menaçants, pour atteindre finalement le lieu imposé : une étendue de pierres, au milieu d’un no-man’s land post-industriel. Alors qu’ils étaient rassemblés et piégés dans cet endroit, tentant d’écouter des discours sous le vrombissement des hélicoptères, les forces de Sarkozy tiraient des grenades lacrymogènes contre ces manifestants pacifiques, y compris les membres des Americans Against the War qui avaient osé dire « NON à l'OTAN ». Leurs attaques se sont poursuivies tout au long du trajet suivi par la manifestation où, en plus des gaz lacrymogènes, ils ont utilisé des flash-balls contre des manifestants, tout en maintenant toutes les issues bloquées.

La liberté n’est pas une faveur à attendre des gouvernements. Ce qui fait exister les droits démocratiques, c’est que les peuples les exigent et les utilisent. Malgré les tentatives de sabotage de Sarkozy, non seulement nous avons exercé nos droits ce 4 avril, mais les mouvements internationaux contre la guerre et contre l’OTAN en sont ressortis plus forts et plus déterminés que jamais à continuer leur combat pour la justice et la paix.


“Les barricades sont les voix de ceux qu'on n'entend pas.”

- Martin Luther King Jr., assassiné le 4 avril 1968